J'ai longtemps été une blonde d'un mètre soixante-quinze

Quatrième de couverture

« Si j’étais moins tordue, vous ne seriez pas en train de me lire. Vous feriez sûrement quelque chose de très différent. Laver votre voiture, équeuter des haricots verts sur un vieux journal, brosser votre enfant récalcitrant, caresser votre chien ou encore peindre vos ongles. Ou tout ça en même temps. Ou tout ça mélangé, lavant votre journal, équeutant votre chien sur votre vieille voiture, peignant votre enfant ou caressant vos ongles récalcitrants. Mais voyez comme la vie est faite : il a suffi que je sois un brin tordue pour écrire mon histoire et que je rencontre un éditeur suffisamment désaxé pour la publier, et vous voilà à bouquiner cet ouvrage, prouvant par là que vous devez aussi être un peu branque. Tout ça pour dire que la vie étant pleine de surprises, il n’y a pas de raison pour que ce roman n’en contienne pas. »

« J’ai neuf ans – Un mètre quarante-quatre.

Tout à coup, des profondeurs de ma rêverie, j’entends une voix assez forte qui dit :
- La grande blonde, au fond de la classe, à ton tour de te présenter ma chérie !
C’est la maîtresse.
Je me tourne à droite, à gauche. Je cherche qui peut être cette grande blonde que je n’ai pas remarquée. Et aussi je me demande qui peut déjà être la « chérie » de cette maîtresse que nous ne connaissions pas il y a cinq minutes.
C’était moi.
Une grande blonde. C’était ce que la maîtresse voyait quand elle me regardait. Pour être honnête, c’était ce que TOUT LE MONDE voyait quand il me regardait. Et pendant ce temps-là, je passais inaperçue. »

Presse

Emmanuelle Cosso Merad a tout d’une grande.

Bridget Jones a plein de petites sœurs – toutes ses lectrices, déjà – et certaines sont françaises. Emmanuelle Cosso Merad, comédienne et auteur de chansons, est l’une d’elle. C’est une petite sœur plutôt grande : 1,75m, comme le titre l’indique. Elle a écrit son premier roman à la campagne et, à la fin du livre, l’héroïne, qui a le même âge (32 ans) et la même taille qu’elle, écrit son premier roman à la campagne. On en conclura que J’ai longtemps été une blonde d’un mètre soixante-quinze est un ouvrage à caractère autobiographique. (…) Emmanuelle fait le point sur son enfance, son adolescence et sa jeunesse. Le premier baiser, le premier psy. La boulangerie de papa, les photos de maman. Le grand frère branleur, la meilleure amie collée. Pas au bac : par la narratrice. L’enfance est bien à lire car chacun de nous en a une. Tous les adultes s’étonnent d’avoir un adolescent à problèmes alors qu’ils ont tous été des adolescents à problèmes. Le texte est sensible, grave, sautillant, inventif. Emmanuelle s’amuse ave son ordinateur. C’est son jouet à écrire. Elle accumule les notes en bas de pages, pensant qu’elles amélioreront la sienne. Elle ne veut pas avoir l’air de se prendre au sérieux mais n’aimerait pas qu’on la traite à la légère. Aucun pathos dans ce tranquille galop d’essai. Emmanuelle Cosso Merad s’abandonne mais elle se surveille aussi. Son oeuvre est bien découpée, on dirait un poulet rôti. Fermier bien sûr. On en mangerait (…)

Patrick Besson
Marianne

Date de parution

avril 2005

Éditeur

Flammarion

Nombre de pages

222